Il est difficile de donner une définition claire et exacte de l'intelligence artificielle tant que l'on arrive pas à définir l?intelligence elle-même : pourtant, c'est le cas, puisque entre autres, on n'arrive même pas à la mesurer. Les tests du QI sont en effet loin d'être juste. Cependant, dans un souci d'avancée, on pourrait définir l'intelligence comme le fait de posséder la conscience de soi par rapport au monde qui nous entoure ainsi qu'une une certaine logique et d'appliquer cette dernière, d'en déduire des réponses qui feront avancer de nouveau cette logique. Par logique étant défini la faculté de penser et de sortir des idées sensées, c'est-à-dire admises par la majorité des gens utilisant ces idées et régissant la société à une époque donnée.

L'exemple est facilement détournable mais reste dans la plupart des cas juste. De toute façon, d'aucune façon on ne pourra sortir de définition de l'intelligence tant qu'on n'aura pas exactement compris ce qui se passait dans nos têtes ; pour définir l'intelligence artificielle, il faut donc regarder autour de nous.

Dans la vie de tous les jours, le fait de parler avec une autre personne revêt une certaine forme d'intelligence : l'intelligence artificielle peut donc être définie comme le fait de se trouver devant une entité artificielle (un ordinateur), de lui parler et de recevoir des réponses en rapport avec la question et qui auraient pu être formulé par une autre personne (même si cet ordinateur donne ces réponses par rapport à des conditions et non pas parce qu'il « pense » que c'est une bonne réponse). Un test existe d'ailleurs pour cela : le test du Turing : imaginé par la personne du même nom dans la seconde moitié du 20ème siècle, il consiste, pour simplifier, à mettre une personne devant un terminal, celle-ci devant deviné si l'entité qui répond à ces questions est un homme ou une femme. Il a été détourné au profit de l'intelligence artificielle pour tester les programmes simulant l'homme ; le test est simple : placer un homme devant un ordinateur et lui demander de dialoguer. Il ne sait pas avec qui il dialogue, soit une machine, soit un homme. Le but est de faire la distinction entre ces deux entités. Si le « cobaye » n'y arrive pas, c'est gagné : l'ordinateur aura passé le test du Turing avec succès.

Qu'on se rassure, ceci n'est encore jamais arrivé. Un des rares chatterbot (robot de discussion littéralement) des plus performants actuellement, ALICE, remporte effectivement des prix mais n'arrive pas à imiter vraiment l'humain. Elle repose en effet sur une gigantesque base de données où toutes les questions possibles et inimaginables sont inscrites ainsi que leurs réponses respectives. Mais ce système est un cul-de-sac : non seulement, il va devenir très lourd au fil du temps mais surtout on remarque qu'Alice tourne en rond quand elle ne sait quoi répondre : en bref, elle est incapable de réellement apprendre, ce qui n'en fait pas un véritable « agent intelligent ».

Car, actuellement, on ne programme pas réellement de systèmes doués d'intelligence artificielle. En effet, la plupart des programmes actuels sont bridés, incapables de progresser. Ils ne peuvent apprendre sans que leur créateur le décide. A ce moment-là, on ne possède alors que d'une base de données inaltérable, un comble ; imaginez-vous avec une base de données dans votre entreprise de ce type : elle serait aussi inutile que l'annuaire gardé depuis 10 ans ! Complètement dépassé, désuet et inutilisable dans une industrie qui va aussi vite que celle de l'informatique.

Nous avons donc une simili-définition de ce qu'est l'intelligence artificielle : un système qui apprend et qui simule la vie. Reste à savoir désormais comment mettre cela en oeuvre, d'un point de vue concepteur et utilisateur et cela afin d'arranger les deux camps.