Avant d'essayer de simuler ou de recréer une quelconque intelligence, il faut savoir ce que l'on veut imiter : nous l'avons vu dans le billet précédent, les clés de l'IA commencent par une certaine approche de l'IP puis de l'IH. Pourtant, dans le cas d'un chatterbot par exemple, toutes les constantes sont-elles nécessaires ? Un chatterbot se contente en effet « simplement » de répondre à des questions, pas de voir ni de sentir. Seule la constante « Son » pourra donc être utilisée mais dans ce cas-là, cela équivaudrait à une entrée de caractères (et si reconnaissance vocale il y a, ce ne sera pas l'IA à proprement parler qui s'en occupera mais un de ses modules : nous considérerons donc que l'IA entre véritablement en jeu lorsqu'elle reçoit une chaine en paramètre qui équivaut à une requête) ; cela rejoint donc un exemple très utilisé en IA car libéré de toutes ces contraintes : le test du téléphone. Au téléphone, on ne voit pas notre interlocuteur, on ne le sent pas, on se contente de recevoir et d'envoyer des requêtes. Pour le chatterbot, c'est pareil : il est aveugle et ne peut sentir, tout ce qu'il peut recevoir reste une requête extérieure (clavier ou micro). Concevoir une IA avec ce « simple » cahier des charges (dans ces termes) reste donc la voie à explorer pour des applications grand public à moyen terme (car les applications gourmandes en sécurité ne tarderont pas à vouloir voir et reconnaître leur environnement et leurs utilisateurs).

Passons maintenant au point important de ce billet, celui qui lui donne son nom : l'utilité de l'IA. A quoi cela servirait de créer une autre intelligence ? Et bien, outre que cela pourrait nous donner des points de vue interessants, les systèmes d'IA serviront à résoudre des problèmes (ce qu'ils font déjà) mais surtout, ils passeraient pour une nouvelle évolution de l'espèce humaine : l'intelligence évoluée. La puissance des ordinateurs évoluant continuellement, leur capacité de stockage aussi, on peut espérer d'ici un siècle avoir affaire à des systèmes d'IA très performant, voire plus performant qu'un être humain dans un domaine de prédilection. Les systèmes pourraient donc aider l'homme à évoluer et à trouver des solutions que nous n'aurions pas trouver avant des siècles. Le deuxième scénario, plus chaotique, serait de dire que les robots terrasseraient la race humaine pour devenir les maîtres de la Terre. Un tel scénario a peu de chances de se produire même si l'arrivée de l'IA pourra réveiller l'envie de pouvoir de certains.

L'utilité de l'IA ne différencie donc pas des autres inventions de l'être humain : l'aider, l'assister, être à son service pour que ce dernier puisse évoluer (dans n'importe quel sens).