La problématique

Les TabletPC n'ont pas décollé ces dernières années à cause d'un problème simple : leur prix. En effet, technologiquement, nous avons eu droit à des tablettes vraiment géniales et pour tous les goûts : les convertibles pour les aficionados du clavier (et le mythique Toshiba M200, qui intégrait une GeForce et une résolution extraordinaire de son écran) ou les tablettes pures, qui ne disposaient pas de clavier. Motion et Fujitsu représente ce segment très spécifique, et HP les a titillé à l'époque des premières TC1x00, sorte de mélange entre une tablette pure et de convertible, avec son clavier rétractable ou démontable.

Pour avoir été un utilisateur de toutes ces tablettes, je peux vous dire qu'elles étaient vraiment au point. Mais le prix, d'au moins 2000 euros, a empêché une diffusion massive de ces produits.

Avec le Pad, nous avons pris ce problème comme étant le problème principal. Il ne fallait cependant pas sacrifier la qualité ni les fonctionnalités. Pour vous dire à quel point le prix est un problème, sachez que la marge nette sur un Pad est inférieur à 3%. Nous y reviendrons, car le profit sur le Pad en lui-même n'est pas notre souci principal.

Certains ont argué en effet que le Pad était encore trop cher. Quand vous voyez la marge, vous comprenez que c'est ce qu'il nous coûte à peu près. Car nous ne voulions pas d'une machine au rabais. Avant sa sortie, nous avions parlé d'un prix de 499 euros sans 3G. C'était en effet possible, à la condition de mettre un Windows 7 Starter. C'est une édition de Windows très peu chère (environ 50 euros dans notre cas) mais qui ne dispose pas des fonctionnalités tactiles, ni de Windows Media Center. Pour ce dernier, ce n'est pas un problème mais le fait de ne pas posséder d'outils natifs tactiles sur une machine tactile, avouez que c'est une hérésie. Nous avons donc décidé d'y mettre un Windows 7 Home Premium, qui dispose de tous ces outils, ce qui a gonflé le tarif de 50 euros.
La seconde raison de ce choix, et elle est peu connue, est que Win7 Starter ne gère pas plusieurs écrans. Là aussi, étant donné que nous avons mis une prise VGA sur le Pad, le problème nous semblait réel : brancher votre Pad sur un vidéo-projecteur vous prive d'un écran. Burlesque. Je ne parle même pas de la non-possibilité de changer de fond d'écran. Ridicule.

Au-delà du choix de Windows, nous avons fait le choix d'une vraie connectique. Pourquoi 3 USB ? Pour réinstaller Windows tout bêtement. Il vous fait en effet une prise USB pour brancher le lecteur de DVD, une prise pour la souris, une prise pour le clavier. A ce titre, je me demande comment cela est possible chez les concurrents qui proposent une prise USB seulement. Avec deux, c'est faisable (on vire - ou on switche - le clavier ou la souris) mais avec un port ? On achète un hub ?

De ce fait, notre choix de connectique s'est résumé tout au long du parcours par ce genre de questions "bateaux". Le fait d'offrir une housse correspond aussi à cette problématique de "j'achète une machine, j'aimerais l'utiliser, pas commencer à acheter ce qui me manque".

Clairement, le Pad remplit correctement sa mission : les clients sont satisfaits, nous avons encore des efforts à faire côté autonomie, mais c'est un des derniers points à corriger. Il y a bien sûr d'autres innovations possibles, mais cela constitue du confort avant tout. Mais nous y travaillons.

L'écosystème

Nous avons donc conçu une machine sympathique, et il semble alors important de se démarquer de ce qui existe déjà par un écosystème autour de la tablette. Logiciel tout d'abord : nous fournissons Seline, mais il ne faut pas oublier d'optimiser nos ERP pour le Pad : c'est déjà fait. De même, il reste des choses à faire. Le Pad est actuellement une machine de production (pour travailler donc) mais certains clients aimeraient qu'elle deviennent une machine de divertissement. Nous y travaillons, et c'est le soin apporté à cet écosystème qui fera que notre machine perdurera dans le temps.

Au-delà de l'écosystème logiciel se trouve l'écosystème matériel : là aussi, nous y travaillons. Des accessoires innovants et différents pour exploiter encore plus son Pad sont dans les tuyaux. Des accessoires plus communs (stylets, batteries) le sont également. Vous en saurez plus très prochainement.

En conclusion,

Nous ne définissons pas le Pad comme Asus définit un eee (ou tout autre constructeur) : pour nous, le pad est une machine qui va être servi par des services tout autour, et qui se doit de servir son utilisateur : être utilisable dès le déballage, être suivi et supporté à long terme, être capable de recevoir des nouveautés même si la 3ème génération pointe le bout de son nez, etc.
Le Pad doit également servir notre stratégie logiciels et services, prouver notre expertise, permettre de proposer à vous tous une solution complète de A (le matériel) à Z (logiciels/service/support). En fait, avec le Pad, nous réalisons la même chose que pour les Monolith. Qu'importe alors que nous le vendons à prix coûtant.