1980.

Nombreux s'en souviennent encore, au tout début de l'histoire de l'informatique personnelle, il fallait taper et taper des lignes de commande pour faire ce que l'on voulait faire. Que ce soit sous MS-DOS (et tous les DOS en général), sous Unix ou ailleurs, c'était le moyen universel de gérer son ordinateur.
L'arrivée de la souris et de l'interface graphique bousculèrent cet état de fait. Une révolution eut lieu : au lieu de taper, il fallait pointer et cliquer. De nouveaux mécanismes, totalement inconnus naturellement, se mirent alors en place : le glisser/déposer, le clic droit, et le roll-over (le fait de passer sur un élément sans cliquer dessus).
La courbe d'apprentissage de ce nouveau moyen de se servir d'un ordinateur fut alors longue pour ceux habitués à l'interface textuelle, et nombreux sont ceux qui appelaient à la disparition de ce gadget car, disaient-ils, taper une ligne de commande était quand même bien plus efficace pour tous que de se bouger le bras pour pointer un élément. L'histoire leur donna tort, et même si nous sommes encore nombreux à taper nos petites lignes, désormais, le mulot, c'est la vie... car les interfaces se sont adaptées et ne le présente plus comme un appendice supplémentaire gadget.

2009.

Nombreux se demandent ce que peut bien venir faire le multitouch sur une interface tactile grand format (comme un écran 10 pouces). En effet, on est bien plus efficace avec une souris, on pointe, on a plusieurs boutons, pourquoi faire mieux ? Car, comme la souris il y a 30 ans, le tactile, pour le moment, ce n'est qu'un appendice. Un écran tactile classique ne fait ni plus ni moins que de mimer la souris. Ne dit-on que pour "simuler" un clic droit, il faut faire un appui long ? Simuler, le mot est lâché. Pour le moment, le tactile ne fait que remplacer la souris. Et il la remplace totalement, en prenant ses qualités, et ses défauts. Ces défauts ? Oui, ces défauts. Il faut savoir que tout être humain normalement constitué possède 10 doigts. Il est donc dommage de n'en utiliser qu'un pour interagir avec un écran. Il faudrait en utiliser plusieurs, peut-être même les dix.
Mais pour cela, il faudrait donc des interfaces adaptées. Des interfaces qui ne sont pas destinées forcément à être utilisé à la souris, mais nativement aux doigts. L'interface de l'iPhone en est un bon exemple. Allons plus loin et imaginons une interface tactile (ou le mot "tactile" reprend son sens premier) qui ai été pensé nativement pour cela. Et ce n'est pas un Windows 7 patché qui y parviendra. Il suffit de voir une interface comme dans Minority Report pour comprendre qu'une cassure est nécessaire. Une nouvelle courbe d'apprentissage et de nouveaux mécanismes, ou les défendeurs des ordinateurs classiques montreront les dents. Une nouvelle ère s'annonce dans l'utilisation de nos machines.